Au Togo, au moins sept (07) morts ont été enregistrés dans les récentes manifestations organisées à Lomé les 26, 27 et 28 juin 2025, où des rues ont été envahies par des populations en colère contre le régime du président Faure Gnassingbé.
Selon les chiffres avancés par la société civile togolaise, sept (07) personnes ont trouvées la mort dans ces manifestations, deux ressortissants béninois ont été retrouvés sans vie dans les eaux du quatrième lac d’Agoè-Lomé.
Installés dans la capitale togolaise, les deux frères béninois exerçaient dans la périphérie de Lomé. D’après le professeur David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout, les deux hommes auraient été interpellés dans la nuit précédant les manifestations, alors qu’ils rentraient d’une soirée. Leurs corps ont été repêchés, puis inhumés au Bénin sans autopsie préalable.
« Ce sont deux frères de la même fratrie, retrouvés morts en pleine nuit. On évoque une noyade, mais aucun professionnel de santé n’était présent au moment du repêchage, et aucune autopsie n’a été réalisée », affirme le professeur Dosseh, qui met en doute la version avancée par les autorités togolaises.
Alors que les tensions s’intensifient, la société civile réclame des enquêtes indépendantes, voire internationales, pour faire la lumière sur les faits. Elle envisage également de saisir les rapporteurs spéciaux des Nations Unies.
Selon le professeur Dosseh le climat politique est en dégradation : « La colère gronde. Les jeunes sont prêts à en découdre. Le gouvernement doit impérativement prendre des mesures fortes pour désamorcer la tension ». Il rappelle la fragilité du régime, confronté à des remous internes depuis la démission du gouvernement en mai, et note que des critiques émergent désormais au sein même du pouvoir.
Pour les acteurs de la société civile, la situation togolaise reflète des blocages démocratiques plus larges à l’échelle du continent. « Le Togo est devenu un laboratoire des mauvaises pratiques démocratiques. Si ce verrou saute, beaucoup de choses pourraient changer en Afrique », conclut David Dosseh.