
L’universitaire Etienne Fakaba Sissoko a quitté la prison de Kenioroba, à 75 kilomètres de Bamako, ce jeudi 27 mars.
Arrêté il y a un an à la suite de la publication d’un livre dans lequel il qualifiait de « propagande » la communication du gouvernement malien de transition, Étienne Fakaba Sissoko avait été condamné entre autre pour « atteinte au crédit de l’État », deux mois plus tard. Depuis, son avocat ainsi que plusieurs organisations de défense des droits humains n’ont cessé de dénoncer un procès politique.
Après une année passée en détention, Étienne Fakaba Sissoko, qui a réaffirmé son engagement pour la liberté d’expression et le débat académique à peine sorti de sa cellule, a pu rentrer chez lui. « Enfin une bonne nouvelle ! », se réjouit son avocat, Maître Ibrahim Marouf Sacko qui poursuit : » Étienne Fakaba Sissoko a regagné les siens, sa femme, ses enfants, sa maman. Et il va désormais pouvoir retrouver ses étudiants à la Faculté de sciences économiques de Bamako, là où est véritablement sa place. »
Au mois de mai 2024, Étienne Fakaba Sissoko avait été condamné à un an de prison ferme peine qu’il vient de purger mais aussi à un an avec sursis menace qui continue en revanche de planer sur lui pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler la paix publique ». Pour cause, un livre sur la « propagande » du gouvernement malien qu’il venait de publier et dans lequel il estimait notamment que les « vidéomen » des activistes utilisés par le pouvoir décrédibilisaient la parole publique.
Mais s’il a aujourd’hui retrouvé la liberté, Étienne Fakaba Sissoko souhaite désormais être innocenté. « Nous avons un recours qui n’est pas épuisé, rappelle Me Ibrahim Marouf Sacko. Et nous pensons que, tôt ou tard, justice sera faite parce qu’il s’agissait de l’expression d’opinions, d’un travail universitaire, donc nous espérons qu’à l’issue de l’examen de ce recours, Étienne Fakaba Sissoko sera blanchi.»
En plus de sa peine de prison, Étienne Fakaba Sissoko avait également été condamné à verser 3 millions de francs CFA de dommages et intérêts à l’État malien.